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Campagne du Soldat Victor CHAMPEYTINAUD

108éme Régiment d'Infanterie




Victor CHAMPEYTINAUD est incorporé le 8 octobre 1913 au 126ème Régiment d'Infanterie basé en garnison à Brive la Gaillarde.


Il passe au 108ème RI qu'il rejoint dès le 23 mai 1914.


Le 6 août, cinquième jour de la mobilisation, le 108ème régiment d'infanterie, prêt à entrer en campagne, quitte sa garnison de Bergerac. Le régiment fait partie de la 24ème division, XIIème corps d'armée, armée du Nord-Est. Il débarque le 7 août dans la région de l'Argonne et s'achemine, par étapes, vers l'Est d'abord, puis vers la Belgique, par la vallée de la Meuse, lorsqu'on apprit que les allemands prononçaient leur attaque par la Belgique, sans respecter ni les traités qu'ils avaient signés, ni les neutralités qu'ils avaient reconnues.

Les 18, 19 et 20 août, le régiment est au sud des grandes forêts qui séparent la Belgique de la France. Là, il apprend qu'en deçà et au nord, la cavalerie française occupe Florenville et que, plus à l'est, les dragons allemands opèrent dans la région, couvrant et masquant de grosses colonnes.



Offensive en Belgique - (21 et 22 août 1914).



Précédée d'avant-gardes qui doivent tenir les passages de la Semoy et assurer lé débouché du XIIème C. A. dans la clairière de Florenville, l'armée entame son mouvement offensif vers le Nord, le 22 août. L'ordre est « d'attaquer l'ennemi partout où on le rencontrera ».

Le 108ème forme l'avant-garde de la division et traverse la forêt d'Herbeumont. Dès maintenant, les renseignements de la cavalerie se précisent : c'est d'abord un escadron de uhrlans qui est signalé, marchant de Neufchâteau sur Bertrix, puis des fantassins ennemis qui vont atteindre Nevraumont.



A onze heures, le 1er bataillon arrive devant Nevraumont ; accueilli par quelques coups de fusil, il se déploie et progresse assez rapidement sur le village, soutenu par les 3ème et 2ème bataillons qui s'engagent à sa droite. L'assaut est donné vers treize heures ; sous la poussée du 108ème et de son voisin le 50ème d'infanterie, appuyés par l'artillerie, l'ennemi cède et se retire dans la direction de Rossart, non sans défendre opiniâtrement le terrain.

A dix-huit heures, un nouvel assaut nous rend maîtres de Rossart, où le régiment prend position ; assauts splendides contre l'allemand déjà terré, caché, inaugurant, dès les premiers jours, ses tranchées qui seules lui permettront de résister à l'élan de notre infanterie.

La journée a été dure, les pertes lourdes ; les cadres ont particulièrement souffert. Telle fut cette première journée de bataille où le 108ème reçut le baptême du feu, où il eut la joie de voir reculer l'ennemi sous sa pression, avec la vision enivrante de la victoire.



Repli jusqu'à la Marne - (23 août au 6 septembre 1914).



Sur l'immense champ de bataille, il n'en était pas partout ainsi, malheureusement. Devant le nombre, l'Armée Française et, à sa gauche, la petite armée anglaise étaient obligées de se retirer pour se reprendre, se réorganiser, jusqu'au jour où, se sentant prêtes enfin, elles feront face de nouveau à l'ennemi pour l'arrêter, le bousculer, le forcer à reculer et à se cacher dans ses trous. Et c'est alors que commence le repli de la Marne, période qui restera la plus dure de toute la guerre.

Dès le 22 août, au soir, le régiment reçoit l'ordre de quitter le terrain si glorieusement conquis et si chèrement acheté.

C'est cependant au milieu d'un spectacle navrant, avec la lassitude physique et morale qu'il engendre que l'Armée Française va se ressaisir, car la promesse d'une reprise d'offensive est une incantation constante, on espérait : on s'avouait manœuvré ; battu, non pas.

Le 24 août, le régiment se bat, le matin, sur la route de Chassepierres et, le soir, à Carignan. Après ces coups de boutoir qui arrêtent l'ennemi, il se replie la nuit, sur Mouzin où, très éprouvé par les combats de la veille, il se reforme. Le 26, il prend part à l'organisation des positions qui doivent permettre à l'armée de résister sur la rive gauche de la Meuse.

Le 27, nouveau combat devant le bois de l'Hospice où il contient l'ennemi. Par ordre encore, il se retire le 28 sur La Besace et, le 29, sur la ferme Saint-Denis.



Le 2ème classe Victot CHAMPEYTINAUD fut tué à l'ennemi le 28 août 1914 à Névremont (Belgique).



Il est cité à l'ordre du Régiment.

Il est décoré de la croix de guerre étoile de bronze.

Il est inscrit au tableau spécial médaille militaire.